Marianne et son fils qui refuse de manger

Marianne et son fils qui refuse de manger

Quel est le problème qui incite Marianne à consulter ?

Gildas a reçu un diagnostic d’autisme à 2 ans et demi. Il a 6 ans. Il arrête de manger quand il y a quelque chose qu’il n’aime pas, et il fait comme s’il avait envie de vomir. « J’ai peur qu’il meure de faim si je ne lui donne pas à manger. Il peut rester 3 jours sans manger. Il ne mange que des frites, il se dégoûte de tout. ». S’il ne mange pas deux fois de suite, elle a peur pour lui. C’est la terreur d’un diagnostic d’anorexie qui s’installe

Quel est le déclencheur du problème ?

« A la maternelle, il a eu une gastro. Il avait peur de vomir. Je lui propose une banane, il a goûté et il a vomi »

Quelles sont les réactions de part et d’autre ? et surtout, comment indiquent-elles les tentatives de solution de chacun ?

« Il demande des pâtes au beurre, puis il n’en veut pas la fois d’après.
Je me suis énervée. J’ai enfoncé trop fort la brosse à dents dans sa bouche, il a pleuré
Après, même les frites, il a eu envie de vomir »
« Il a un poids normal. Il a droit à son placard avec des goûters. Il peut prendre des yaourts quand il veut.
Chez sa grand-mère, il mange mieux.»

Elle a peur qu’il arrête de se nourrir, qu’il aille à l’hôpital, qu’on lui mette une seringue.
Elle s’entend bien avec son mari, elle est du Mexique, loin de sa famille. Elle doit repasser son permis (pas valable en France). Elle se sent seule.

Gildas a eu des séances d’orthophonie qui vont dans le même sens que le message de la mère : « mange ». L’orthophoniste lui faisait goûter la nourriture pour qu’il développe le sens du goût
Or dans ce cas précis, cela ne marche pas. Le message thérapeutique à envoyer implicitement, c’est « ne mange pas »

Quelle tâche donner dans ce cas en vue de débloquer la situation ?

Tout d’abord observer tous les scénarios autour de la nourriture. Puis proposer une tâche paradoxale, comme oublier de lui mettre son assiette, ou « il n’y avait plus de frites chez le marchand, c’est pas grave, tu mangeras mieux ce soir ! » Supprimer les traitements de faveur qui insinuent qu’il doit manger. La volte-face est là, et elle s’aperçoit en faisant les tâches, que son fils recommence à demander à manger « Hé, maman n’oublie pas mon repas ce soir »
La tâche centrale pour la maman est de faire le fameux « quart d’heure du pire » afin que ses stratégies ne soient plus guidées par la peur.

Conclusion

Il y a eu une rechute parce qu’elle avait recommencé à s’inquiéter. C’était intéressant car elle a pu observer tout le processus : il la teste en ne mangeant pas et demande « Maman tu es fâchée ? » Elle s’énerve et donc il repart dans la même direction. On redresse la barre et la situation rentre dans l’ordre. Gildas est un enfant très sensible qui mange maintenant des frites, des pâtes et des yaourts, comme beaucoup d’enfants. Sa maman est rassurée, elle a compris le processus, elle sait comment « aggraver » et comment « améliorer » son fils.

Revue quelques mois plus tard, elle confirme que le problème est réglé !

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