Zina et la vallée des larmes

Zina et la vallée des larmes

Quelle était la demande de Zina ?

La demande de Zina : “Je pleure sans arrêt, je voudrais arrêter de pleurer. Je fais des crises de larmes depuis 10 ans. Je n’arrive pas à comprendre”. Elle énumère tous ses drames et elle dit : “Ça va bien. J’ai accepté.” Mais elle ne comprend pas pourquoi elle pleure tout le temps. Ça va bien avec son petit ami et à la fac. Elle écoute beaucoup son entourage, les amis se confient à elle ! Pourquoi un tel déluge de tristesse ?

Comment les choses se sont-elles débloquées avec Zina ?

Elle dit qu’elle n’a jamais ressenti de colère. Elle ne réagit pas du tout à l’EMDR. Elle dit qu’elle ne sent rien. Je lui donne une tâche selon la Systémie de Palo Alto, qui est de pleurer à rendez-vous régulier quotidien, à la même heure. Elle n’arrive d’abord pas à le programmer mais elle finit par s’y mettre et les crises disparaissent.

Que s’est-il passé pour que les crises disparaissent ?

Quand elle est dans des saisons de pleurs, elle se critique intérieurement, et plus elle veut s’empêcher de pleurer et plus elle pleure. En se donnant des rendez-vous pour pleurer à heure régulière, elle est allée vers ses larmes, et cela a calmé le jeu. Ensuite, nous avons pu aborder tous les événements de sa vie, qu’elle avait rationalisés sans avoir vraiment guéri son cœur. Les parents qui se séparent, le père qui épouse une femme qui fait des différences avec ses propres enfants, le père soutient sa nouvelle femme à son détriment. La mère de Zina, intente un procès pour que le père continue de voir ses enfants. Zina arrête de voir son père vers l’âge de 12 ans, car le procès n’a pas arrangé la situation.

Il s’avère que Zina est en admiration devant sa mère et fait tout ce que sa mère lui demande. En même temps, elle lui en veut beaucoup. Elle a toujours été très responsable, sa mère s’occupant de sa sœur plus jeune, qui avait des problèmes de santé. Zina a toujours pris la posture de la raisonnable. Je propose à Zina d’écrire à sa mère, et de déchirer sans relire, autant de fois que possible. Elle finit par oser s’ouvrir à sa mère.

Quelle est la prochaine étape pour que Zina retrouve sa confiance en elle ?

Le travail maintenant est de l’amener à savoir dire non. Elle est en coloc avec une étudiante à qui elle ne dit jamais non. La coloc est devenue tyrannique. Nous abordons l’expression des besoins et des sentiments en CNV. Zina commence à déployer son assertivité émotionnelle. Comme Zina a un copain, elle commence à dire non à sa coloc qui veut l’accaparer. Petit à petit, sa capacité de colère se restaure, elle ose dire les choses. Elle n’est plus uniquement sur le mode de l’argumentation intellectuelle
Le scanner des émotions, qui consiste à faire une pause 6 fois par jour, et à se demander : “Quelle émotion je ressens en ce moment?” l’a bien aidée. Elle est maintenant capable de se disputer avec sa coloc, les choses se calment.

Quelle est l’étape suivante, afin qu’elle se sente en équilibre, prête à affronter les challenges d’une vie « habituelle » avec force et maîtrise ?

Le fameux quart d’heure du pire, de nouveau, l’a aidée à surmonter sa peur d’abandon car elle aime son copain et a peur qu’il la quitte, alors que dans ses relations précédentes, c’était toujours elle qui partait.
Elle réussit maintenant à être moins dans l’attente de l’amour parfait avec son copain, ce qui fait que celui-ci se rapproche. Pas de demande d’engagement, ce qui fait que celui-ci s’engage de lui-même.
Elle aimerait bien revoir son père mais pour l’instant elle n’ose pas. C’est la prochaine étape.

Dans ce genre d’accompagnement, c’est la personne qui dit ce qu’elle veut. Quand elle a résolu son problème, elle repart, puis revient quelques temps plus tard, afin d’aborder une autre série de challenges, quand elle est prête !

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