Psychothérapie brève stratégique de Palo Alto, chronique des dénouements systémiques, une histoire de mémoire

Psychothérapie brève stratégique de Palo Alto, chronique des dénouements systémiques, une histoire de mémoire

La psychothérapie systémique : Retrouver les émotions perdues, percevoir les choses sous un autre angle, et retrouver la mémoire et la capacité à se confronter à sa mère défaillante tout en gardant confiance en soi.

QUENTIN A PERDU LA MÉMOIRE

Une psychothérapie qui porte ses fruits en sept séances : un bon exemple de thérapie brève.

Quand il vient à son premier entretien de psychothérapie, Quentin est très déprimé, il dort très peu, il est très désorienté. Il a perdu la mémoire un 12 juin 2016, et se croit au 14 mars 2014. Il est sorti dans la rue et ne sait plus très bien où il est. Il a oublié qu’il est en 2e année d’histoire géographie, ne reconnaît plus les gens, ne prend pas soin de lui.

Le 14 mars 2014 est la date où il a enfin osé dire non à sa mère qui voulait absolument qu’il vienne vivre avec elle. Elle lui a mentionné agressivement tous ses défauts, ses faiblesses, « avec elle, il apprendrait à vivre ». Il s’est fâché très fort.

Après une séparation houleuse d’avec son mari, elle a voulu récupérer ses enfants contre leur gré. Elle ne parvenait pas à leur donner les soins élémentaires, ni à s’en occuper. Selon lui, elle est malade, il ne peut pas lui en vouloir. Il a toujours essayé d’oublier les situations exécrables, et cette fois, il y parvient plus qu’il ne voudrait.

Le roman du traumatisme a été son remède  n°1 : il consiste à raconter en détail un souvenir traumatique de façon sensorielle et émotionnelle (les émotions bloquées sortent à la narration), à déchirer sans relire, et à recommencer la même chose tous les jours jusqu’à ce que le souvenir soit devenu neutre. Ensuite, le soir, avant de s’endormir, on prend une douzaine de clichés du souvenir en question, on les entoure d’une bordure, et on les passe en revue jusqu’à ce que le sommeil vienne. On fait cela tous les soirs jusqu’à ce qu’on oublie de le faire, signe que l’histoire est désamorcée. C’est un outil précieux de la psychothérapie systémique.

Le remède n°2 a été, non pas de l’excuser parce qu’elle « était malade », mais de comprendre que c’était sa façon à elle de se raccrocher à la famille, sa façon de les aimer, lui et ses frères et sœurs, et qu’il n’avait pas à être d’accord avec cette façon de faire (les emmener de force, les priver de leur père…). La colère contre elle a commencé à sortir et les souvenirs sont revenus très progressivement jusqu’à ce que tout redevienne normal. Il a pu se repositionner en tant que fils de sa mère et s’autoriser à ressentir des émotions très diverses à son sujet. Il a pu la revoir et lui dire non posément lorsqu’il n’était pas d’accord.

La force de la psychothérapie systémique stratégique est d’utiliser les émotions et motivations de la personne pour la pousser vers son objectif.

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